La dépression est une
véritable maladie qui doit être prise au sérieux et ne fait pas partie du cours
normal de la vie, contrairement aux baisses de moral passagères, que chacun
connait. Chaque personne qui en est victime peut la subir différemment, mais
ces symptômes en sont généralement la manifestation :
ü Une baisse de
moral continue et prolongée, pouvant déboucher sur des pensées suicidaires
ü Une perte
d’intérêt pour les activités du quotidien, même les plus valorisantes
ü Des troubles
du sommeil et de l’alimentation
C’est donc particulièrement
la vie quotidienne des personnes qui est affectées par la dépression, en raison
de ses répercussions sur leur travail, leurs relations sociales, leurs vie
privée… Ainsi se constitue un engrenage pernicieux.
Conseils pour le patient
1. Exprimer sa
souffrance et accepter d’être aidé
Quand on souffre de
dépression, il difficile de faire part de ses sentiments et de ses désarrois.
En effet, cette affection engendre à la fois culpabilité, sentiment d’échec et
fatalisme tels que le patient a l’impression que toute aide extérieure est
vaine. Cette intuition, bien entendu, est fausse. Des traitements efficaces du
syndrome dépressif sont accessibles et l’entourage du patient tient un rôle
majeur dans l’accompagnement de ces traitements. Il faut donc :
ü Exprimer
franchement ce que l’on ressent à des personnes de confiance lorsqu’on est en
souffrance. Même si cela est difficile, il est essentiel d’accepter de l’aide,
dire ce que l’on éprouve et faire confiance aux personnes qui nous aiment, en
chassant de notre esprit l’idée qu’elles nous voient comme un enfant, comme un
inférieur ou comme un « malade mental ».
ü Se remémorer sur
une expérience douloureuse, la partager intimement avec un proche et pleurer si
l’on en a envie
ü Ne pas se
laisser gangréner par le sentiment d’une mauvaise estime de soi, par la crainte
d’être jugé ou celle d’être déconsidéré, que ce soit par ses familiers ou par
son médecin. Il est primordial d’être pleinement en confiance avec son
praticien, en particulier, car il aurait un risque de lui dissimuler des
informations essentielles au diagnostic ou aux traitements.
2. Reprendre
le contrôle
Cette prescription est plus
aisée à ordonner qu’à observer, tant la dépression est un état particulièrement
exténuant et démobilisateur. Il faut donc puiser au fond de soi pour trouver
l’énergie décider à nouveau et briser cette sensation de perte de contrôle !
Il n’est ici question
d’accomplir de grandes choses, mais de retrouver sa capacité à décider des
choses simples du quotidien (que manger par exemple), afin de de se raccrocher
à l’essentiel. Il faut se donner des objectifs accessibles, mais sans s’imposer
le stress d’une échéance pour les atteindre.
3. Ne pas
rester seul
Parce que cette pathologie
est souvent stigmatisée socialement, les personnes dépressives demeurent
souvent seules, alimentant ainsi leur situation et favorisant les pensées
négatives. Un dépressif doit donc éviter de rester seul et chercher le plus
possible avec des personnes qui réagiront positivement, que cela soit des
proches ou des professionnels de santé.
Il faut donc à la fois
éviter les personnes susceptibles d’alimenter des idées noires, mais aussi
celles qui, en minimisant le problème, risquent d’accroitre la culpabilité.
L’idéal est de communiquer avec des personnes à l’écoute qui aideront à se
concentrer, en douceur, sur des choses positives.
4. Se
focaliser sur le positif
Se focaliser sur les points
positifs, même ceux qui peuvent paraître insignifiants, est toujours d’une
grande aide pour le patient.
ü Penser à des
souvenirs positifs de sa vie
ü Savourer les
moments passés avec quelqu’un d’aimé et apprécier ce qu’il fait pour soi
ü Se focaliser
sur tout ce qui peut améliorer l’état d’esprit.
5. Prendre
soin de soi
Prendre du temps pour soi
aide à se sentir mieux.
ü Se nourrir de
manière suffisante et équilibrée, avec des produits frais. Il faut être
particulièrement attentif aux carences et aux déséquilibres alimentaires que
cela soit en qualité ou en quantité.
ü Veiller à son
hygiène corporelle et à son apparence physique comme un challenge imposé à
soi-même.
ü Bien dormir,
au besoin en s’aidant d’une infusion au couché comme d’un rituel d’endormissement
ü Pratiquer une
activité physique régulière mais avec modération. Le niveau d’activité physique
préconisé est de 5 séances hebdomadaires de 30 à 40 minutes chacune (ou à
défaut de 3 séances hebdomadaires de 50 à 70 minutes chacune) et d’intensité modérée.
6. Repérer les
signes précurseurs d’un épisode dépressif
Apprendre à découvrir les
signes précurseurs d’un épisode dépressif, c’est se mettre en situation
d’entreprendre une démarche proactive afin d’éviter une aggravation de la
maladie. Ces signes varient d’une personne à l’autre mais ce sont souvent les
mêmes qui réapparaissent chez un individu particulier dans le cas de troubles
récurrents (qui se répètent dans le temps).
Les signes précurseurs les
plus fréquents sont :
ü Un changement
de l’humeur (notamment une tristesse et des pleurs sans motif) ;
ü Une perte
d’intérêt pour les activités qui font habituellement plaisir ;
ü Des troubles
du sommeil (réveil aux petites heures du matin, sommeil non réparateur…) ;
ü Une anxiété
persistante avec des moments plus aigus, en particulier lors de situations
jusqu’alors routinières et sans danger (sortir faire les courses, par exemple)
;
ü Une
irritabilité inhabituelle qui nécessite de mobiliser beaucoup d’énergie pour
être contenue ;
ü Une fatigue
importante ou un ralentissement des mouvements ;
ü Une incapacité
à agir, à réaliser les tâches quotidiennes ;
ü Une
hypersensibilité au bruit ou à l’agitation ambiante ;
ü Des
modifications inhabituelles des sensations (diminution ou augmentation) de
l’appétit ;
ü etc.
Savoir reconnaître ses
propres signes d’alerte est particulièrement nécessaire dans le cas de troubles
répétitifs.
7. Entretenir
autant que possible des liens sociaux
Préserver son réseau
relationnel est essentiel lorsqu’on souffre d’un état dépressif. Ceci n’est pas
toujours simple à réaliser, pour plusieurs raisons :
ü Parce que la
dépression est parfois consécutive à une séparation, à un deuil, à un
licenciement, à un déménagement… ; l’environnement social de la personne se
trouve alors déstabilisé ;
ü Parce que la dépression
incite davantage à se replier sur soi qu’à aller vers les autres. Le
ralentissement intellectuel et physique induit par la maladie donne le
sentiment que le monde environnant est devenu trop complexe, qu’on ne
parviendra plus à s’y adapter ;
ü Parce que la
dépression détériore l’estime de soi : on se considère comme « indigne » ou «
incapable » d’avoir des relations satisfaisantes pour soi et pour autrui.
Il est donc essentiel de
profiter des périodes de rémission de la maladie (périodes de répit pendant
lesquelles on se sent mieux) pour entretenir ou développer son réseau de
relations :
ü Voir ses amis,
ü Voir sa
famille,
ü Voir ses
collègues,
ü Participer à
des activités collectives (clubs, activités caritatives, culturelles,
sportives, artistiques…).
ü Favoriser les
« micro-échanges » (les quelques paroles et sourires quotidiens que l’on
échange avec ses voisins, les commerçants de son quartier, le chauffeur de bus,
le personnel d’entretien de l’immeuble ou de l’entreprise…) permettent de se
sentir mieux, plus à l’aise et moins isolé dans son environnement. Dans les
moments difficiles, ces multiples petits soutiens sont d’un grand secours.
Conseils pour l’entourage
1. Sollicitez
la personne dépressive
Proposez-lui de partager des
activités (marche à pied, cinéma, activité sportive…). Ne vous inquiétez pas si
elle refuse vos offres. Le fait d’être sollicitée lui permet de se sentir
exister et de garder sa place dans la société. Et puis, peut-être, vous
suivra-t-elle un autre jour ?
2. Encouragez-la
à poursuivre des activités
Proposez-lui, sans jamais
insister, de reprendre des activités qui étaient agréables pour elle auparavant
en lui rappelant les aspects qui lui étaient les plus plaisants.
3. Gardez une
oreille disponible pour elle.
Elle a besoin de votre
écoute active, ouverte et attentive. Le proche doit être patient dans son
écoute car la personne dépressive a tendance à ressasser les mêmes choses.
4. Soyez
attentive aux évolutions observées
Ne vous contentez pas de les
constater pour vous-même mais faites-lui-en un retour positif en mettant ces
progrès en valeur afin de la valoriser.
5. Prodiguez
de petites attentions particulières.
Elle ne montrera peut-être
pas d’enthousiasme débordant du fait de son trouble dépressif, néanmoins cela
ne peut que lui faire du bien.
6. Si votre
proche a des enfants,
Il est important de mettre
des mots pour eux sur cette maladie qu’est la dépression et leur expliquer que
votre proche n’est pas responsable de sa maladie de même que l’on n’est pas
responsable d’avoir la grippe.
Expliquez simplement la
dépression aux autres proches du patient car beaucoup de ruptures
relationnelles proviennent de la méconnaissance du syndrome.
7. Quand votre
proche va mieux,
Encouragez-le à reprendre
des initiatives à son rythme. Redonnez-lui la place qu’il occupait auparavant
dans le groupe.
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