La « Transaction
Thérapeutique »,
Optimiser la relation médecin/patient,
pour améliorer les résultats thérapeutiques.
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Note de synthèse v. 3.0
Aout 2019
Eric OLIVERES –
Consultant Santé
Dr Marc DANAN -
Chirurgien
Table des matières
I. Qu’est-ce que la Transaction Thérapeutique ?
II. Pourquoi
la « Transaction Thérapeutique » ?
A. Une démonstration scientifique qui fait consensus
B. La Transaction Thérapeutique modernise notre système
de santé
1. La Transaction Thérapeutique levier de l’innovation
2. La Transaction Thérapeutique et la valeur en santé
3. L’Amélioration de la pertinence des soins
4. La promotion d’une éthique exigeante
5. La Transaction Thérapeutique pérennise notre système
de santé
1. La loi de financement de la sécurité sociale pour
2018
3. Les orientations de la certification V2020 :
« L’expérience patient »
5. L'information médicale anarchique des palients
III. Les
sources théoriques de la Transaction Thérapeutique
A. De l'analyse transactionnelle à la « Transaction
Thérapeutique »
1. Qu’est-ce que l’analyse transactionnelle ?
2. Des outils de l’AT adaptés à la Transaction
Thérapeutique
B. L’approche centrée sur la personne (ACP)
3. La considération positive inconditionnelle
C. La Maïeutique (Reformulation)
1. La Maïeutique selon Socrate
2. La reformulation, forme opérationnelle de la
maïeutique
E. L’ETP (Éducation Thérapeutique du Patient)
IV. Méthode
opérationnelle de la Transaction Thérapeutique
A. Optimisation de la relation
a) Les différents types de palients
b) Identifier les assignations comportementales
c) Définir les scénarii thérapeutiques
b) La reformulation au service de la Transaction
Thérapeutique
c) L’éducation Thérapeutique (ETP)
A. Présentation générale du logiciel « MédiQual »
B. MédiQual MV : Application de MédiQual à la
médecine de ville
1. REP (Relation Évaluée par le Palient)
2. ROP (Résultats Observés par le Palient) :
a) Les critères de l’évaluation ROP
4. Procédure d’utilisation de MédiQual MV
C. MédiQual ES : Application de MédiQual aux
établissements de santé
1. Nécessité de formulaires validés
2. Le F-PMH/PSQ-MD (Princess Margaret Hospital
Satisfaction With Doctor Questionnaire)
3. Possibilité de créer des formulaires spécifiques
VI. Sujets
d’études et de recherche : Les mines à explorer et les outils à créer
1. L’exploitation des résultats
2. Mieux comprendre les liens entre REP et ROP
3. Le parcours de soins et La Transaction Thérapeutique
B. Explorer de nouveaux champs d’application
2. Le développement des expertises
VII. Développement
de la Transaction Thérapeutique
B. Les partenaires envisagés pour le déploiement
C. Les partenaires financiers envisagés
A. La « Transaction Thérapeutique »
XI. Références
Bibliographiques
XII. Références
liées à la certification V2020
Le concept de santé est ainsi défini par l’OMS : « La santé est un état de complet bien-être
physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de
maladie ou d’infirmité ». En conséquence, l’acte de soin ne peut se
limiter au traitement somatique de la pathologie mais doit plus que jamais
prendre en compte la dimension psycho-sociale du patient.
La relation médicale a été très
longtemps fondée sur une « communication
centrée sur le médecin ». En réaction à une technicisation de la
médecine qui niait la subjectivité du patient, a émergé une « communication centrée sur le patient ».
L’expression « centré sur le patient » signifie que le médecin accorde de
l’importance aux connaissances et à la compréhension du patient quant à sa maladie,
en plus de l’information biomédicale requise pour décider du traitement. Les
deux sont nécessaires. Cela signifie aussi qu’on reconnaît la valeur d’une
telle information, parce qu’elle aide le médecin à prodiguer des soins de
grande qualité au patient. Il a été démontré que les soins centrés sur le
patient mènent à de meilleurs résultats.
Cette théorie est corroborée
par l’article “The patient-physician relationship: a history of change” (La
relation médecin-patient: Histoire d’une transformation)[1],
Une nouvelle approche de la
relation thérapeutique est également rendue nécessaire par les évolutions du
monde de la santé où les verticalités du passé disparaissent mais aussi par
l’émergence de nouvelles exigences sociétales qui ont conféré au patient à la
fois un droit concret à l’information et le pouvoir de décision sur les choix
thérapeutiques qui le concernent.
C’est parce que le patient est devenu acteur de sa santé
que la qualité de cette nouvelle relation avec son praticien conditionne de manière
plus importante les résultats thérapeutiques attendus. Il est donc
indispensable de donner aux médecins les moyens d’instaurer et d’entretenir un
haut niveau d’exigence dans la qualité de la relation qu’ils nouent avec leurs patients.
I.
Qu’est-ce que la Transaction
Thérapeutique ?
Dans le contexte de la révolution copernicienne[2] de la
relation thérapeutique qui s’est ouverte il y a deux décennies pour placer le
patient au centre du dispositif de santé, il est indispensable de repenser en
profondeur la relation qu’il entretien avec son médecin. À cette fin et au
terme d’un long processus d’études et recherches pluridisciplinaires, nous
avons conçu, une méthode efficiente de gestion et d’évaluation des relations
médecin-patient qui ont, ce qui est par ailleurs largement prouvé, un impact
prépondérant sur les résultats thérapeutiques obtenus.
Cette méthode que nous
désignons sous le terme de « Transaction
Thérapeutique », est dérivée de concepts issus des sciences cognitives et
psycho-sociales. Elle mobilise les outils de communication nécessaires et
suffisants pour, d’une part, optimiser la relation thérapeutique dans le temps
imparti à la rencontre médicale, et d’autre part, permettre au patient d’en
mesurer l’impact sur son bien-être et sa santé.
Un corpus sémantique spécifique
à la Transaction Thérapeutique permet une désignation univoque des concepts qu’elle
mobilise et les vocables qui concernent spécifiquement la typologie des
patients seront définis dans le chapitre correspondant. Préalablement nous définirons
par un mot-valise le « nouveau patient », qui est affranchi de la
verticalité de la relation thérapeutique traditionnelle tout en requérant
l’expertise de son praticien.
Un mot-valise est un mot formé
par la fusion d'au moins deux mots existant dans la langue de telle sorte qu'un
de ces mots au moins y apparaisse tronqués, voire méconnaissables.
Le but du mot-valise est de
faire un jeu de mots ou d'enrichir la langue.
Exemple de mot-valise :
ü
Franglais : français et anglais
ü
Informatique : information et automatique
ü
Motel : motor et hôtel
Pour construire ce mot qui
décrit ce « nouveau patient », nous constatons que selon l'OMS un malade est
quelqu’un non seulement atteint d’une pathologie mais aussi qui en souffre et n’est
donc plus dans un état de « bien-être » ; le mot qui désigne
généralement cette situation est le mot « patient ». Par ailleurs, la relation induite par la relation
Thérapeutique sous-entend que le malade est par nature vulnérable et se met
donc sous la « protection » du médecin. Le mot qui désigne d’une part
celui qui dans la Rome antique se mettaient sous la protection d’un notables
(patricien) et d’autre part celui qui de nos jours et en capacité de faire des
arbitrages sociaux-économiques est le mot « client ».
La Transaction Thérapeutique
retiendra donc le mot-valise de « Palient »
(Patient + Client) pour désigner ce « nouveau patient ». Ce vocable rend
précisément compte de la situation réelle, à la fois patient, c’est-à-dire qui est en souffrance et client, c’est-à-dire qui choisit le praticien sous la
« protection » de qui il se place.
En proposant une approche
réellement nouvelle de la prise en charge des « palients », ce
projet instaure un nouveau paradigme, en ce qu’il constitue, selon la
définition de Thomas Samuel Kuhn, une somme d’accords partagés par les
scientifiques, qui guident les recherches, identifient les problèmes et
indiquent ce qui est acceptable comme méthode et comme résultat.
Cette méthode que nous nommons «
Transaction Thérapeutique »
repose :
ü
D’une part sur des outils conceptuels et
méthodologiques pour donner au médecin les moyens d’optimiser de manière pérenne (spécialement dans le cadre
du traitement des maladies chroniques) une relation de qualité avec ses
palients
ü
Et d’autre part des outils numériques lui
permettant de mesurer
l’évolution dans le temps des résultats observés par ses palients eux-mêmes.
II.
Pourquoi la « Transaction Thérapeutique »
?
A. Une
démonstration scientifique qui fait consensus
La corrélation formelle de la
qualité de la relation, entre le médecin et le palient, avec les résultats
obtenus, est largement validée et a fait l’objet depuis plusieurs années de
très nombreuses publications.[3] [4] [5]
Ses effets ont été observés
notamment dans :
ü
La qualité des résultats thérapeutiques
ü
La récupération post opératoire ou post
traitement médical
ü
La qualité de vie des palients dans le cadre des
maladies chroniques, etc…
A titre d’exemple 11 aout 2017
est publié dans « Journal of Market Access & Health Policy » un
article intitulé « Développement d'un instrument évaluant l'impact de la
relation chirurgien-patient chez les patients en congé de maladie » co-signé
notamment par le professeur Katz de faculté de médecine Paris-Descartes. On y
lit :
« Cette étude a développé le premier instrument capable d'évaluer
spécifiquement l'impact de la relation chirurgien-patient sur le
rétablissement, chez les patients souffrant de traumatismes de la main et du
membre supérieur.
Il est bien établi que la qualité de la relation entre le prestataire
de soins de santé et le patient a un impact significatif sur le processus de
récupération, l'adhésion aux traitements et les résultats du traitement, ainsi
que la satisfaction du patient.
…Plusieurs instruments ont été développés pour évaluer la relation
entre le médecin et son patient. Ces études ont montré que la qualité de la
relation, telle que perçue par le patient, est principalement déterminée par la
bonne volonté du prestataire de soins de santé et par sa capacité à communiquer. »[6]
C’est en s’appuyant sur le consensus
scientifique qui valide que la qualité de la relation entre le praticien et son
palient conditionne les résultats thérapeutiques, qu’a été conçue la
Transaction Thérapeutique, méthode d’optimisation de la qualité de la relation
thérapeutique mais aussi d’évaluation des résultats observés par les palients
eux-mêmes.
B. La
Transaction Thérapeutique modernise notre système de santé
1.
La Transaction Thérapeutique levier de l’innovation
En favorisant une relation
thérapeutique de haute qualité, la Transaction Thérapeutique accompagne le
développement des compétences du palient quant à sa pathologie et instaure un
haut niveau de confiance entre lui et son médecin. Compétence et confiance sont
les prérequis pour actionner les leviers de stratégies thérapeutiques audacieuses
et novatrices.
2.
La Transaction Thérapeutique et la valeur en
santé
La Valeur en Santé est une
approche qui propose de mettre en regard les résultats qui importent aux
patients et les coûts nécessaires à l’atteinte de ces résultats.
Valeur en Santé = Résultats attendus par le patient / Coûts engagés
Basée sur les travaux de Michael
Porter autour des conditions qui permettent de créer une concurrence saine et
productrice de Valeur, la Valeur en Santé est d'abord une vision au centre de
laquelle se trouvent les attentes des palients.
La Valeur en Santé, c’est aussi
une ambition, d’ores et déjà adoptée par certains pays européens et
outre-Atlantique, qui prend en compte trois éléments majeurs mais faisant
aujourd’hui défaut à notre système de santé :
ü
Le passage d’une logique de soins à une logique
de santé
ü
La dynamique de parcours
La Transaction Thérapeutique,
parce qu’elle repose sur les résultats thérapeutiques observés par le palient,
favorise l’optimisation des traitements et des dépenses de santé qui leurs sont
liées.
3.
L’Amélioration de la pertinence des soins
La Transaction Thérapeutique,
parce qu’elle repose sur une évaluation par le palient lui-même de la qualité
de la relation et des résultats thérapeutique, favorise l’adéquation des choix médicaux
avec ses attentes réelles dans le cadre d’une gestion pertinente et optimisée
des moyens thérapeutiques.
4.
La promotion d’une éthique exigeante
Parce que la Transaction
Thérapeutique a pour objet de corréler la qualité de la relation avec les
résultats thérapeutiques observés, elle participe d’une approche éthique
exigeante mais largement partagée.
De même, la polarisation efficiente
d’un côté ou de l’autre des dualités mobilisées lors de la relation
thérapeutique (Moi/l’Autre, Être/avoir, Avantage/Risque, etc…) nécessite, pour
éviter l’exclusion d’un de leurs termes, le respect d’une éthique irréprochable
de part et d’autre.
L'espace éthique de la région
Île-de-France déclare, concernant les refus de soins, « l'évaluation éthique,
pratiques dites violentes pour les personnes souffrant de troubles cognitifs,
(insister lourdement, manipuler…) …peuvent être acceptables si elles permettent
à la personne de réaliser son projet de vie ». Ces préconisations sont en
parfaite résonance avec les objectifs de la Transaction Thérapeutique.
5.
La Transaction Thérapeutique pérennise notre
système de santé
Parce qu’elle s’inscrit
résolument dans une approche novatrice de la relation thérapeutique, en
adéquation avec les nouvelles représentations symboliques des liens sociaux. Parce
qu’elle participe intrinsèquement à l’amélioration de la pertinence des soins, la
Transaction Thérapeutique contribue activement à la pérennisation économique et
sociale de notre système de santé en préservant les valeurs morales humanistes
qui le fondent.
C. Un
contexte favorable
La création d’outils et méthodes pour améliorer la relation entre
le médecin et son palient, dans le but d’optimiser les résultats thérapeutiques,
est rendue possible par l’évolution du contexte juridique et social.
1.
La loi de financement de la sécurité sociale
pour 2018
La loi de financement de la sécurité
sociale pour 2018 a introduit, en son article 51, un dispositif permettant
d’expérimenter de nouvelles organisations en santé reposant sur des modes de
financement inédits. Et ce, dès lors que ces nouvelles organisations
contribuent à améliorer le parcours des palients, l’efficience du système de
santé, l’accès aux soins ou encore la pertinence de la prescription des
produits de santé. Il s’agit là d’une véritable opportunité pour tester de
nouvelles approches puisque ce dispositif permet de déroger à de nombreuses
règles de financement de droit commun.
Cette méthode répond aux
critères d'éligibilité à l’article 51 et pourra donc fédérer dans ce dispositif
administratif et réglementaire les compétences pluridisciplinaires nécessaires
à la formalisation et à l’expérimentation de cette nouvelle relation thérapeutique.
2.
Le « Plan Santé »
Le Mercredi 24 juillet 2019, le
Président de la République a promulgué la loi relative à l'organisation et à la
transformation du système de santé.
Le « Plan Santé » présenté par
Le président de la République le 18 septembre 2018, a posé les bases de la loi
relative à l'organisation et à la transformation du système de santé
D’une part elle met fin à la
Tarification à l'acte (T2A) dans les établissements de santé au profit d'un
financement global fondé sur une meilleure prise en charge individuelle du
Palient.
D’autre part il pose pour règle
ce qui était jusqu'alors l'exception, c'est-à-dire la synergie des acteurs de
santé sur un territoire donné.
En formalisant le concept et les
outils liés à une nouvelle approche de la prise en charge des palients, ce
projet s'inscrit pleinement dans le cadre des mutations voulues par les
autorités publiques.
3.
Les orientations de la certification
V2020 : « L’expérience patient »
[7]
Le concept de « patient
traceur » apparu dans la certification V2014 consacre la position du palient
au centre dispositif de soin. Cette démarche est amplifiée par la notion
« d’expérience patient » introduite dans le dispositif prévu pour la
certification V2020.
Le Dr Catherine Grenier,
directrice de l'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins (DAQSS)
déclare « Les attentes des patients ont
changé. Ils veulent être mieux informés et davantage associés aux soins. …
»
Avec la nouvelle démarche de
certification (V2020), le Collège de la HAS poursuit plusieurs cibles :
ü
Développer l’engagement du palient,
ü
Améliorer la culture du résultat qui importe au palient
ü
Renforcer la culture du résultat et du service
rendu.
Ces valeurs vont être portées
dans le nouveau référentiel et dispositif avec notamment ces axes d’orientation
pour la certification V2020 :
1. « Médicaliser et mieux prendre en compte les
résultats de la prise en charge. Se recentrer sur les pratiques
professionnelles des équipes de soins permettra
de développer le principe d’indicateurs mesurés par les clients et de se
recentrer sur les expériences vécues par les usagers. »
2. « Simplifier l’ensemble du dispositif de
certification. Les méthodes d’évaluation seront également simplifiées, grâce
notamment à la méthode des « traceurs » : patients-traceurs, traceurs
intégrés au circuit du médicament, à la gestion des évènements indésirables...
La méthode du patient-traceur, par exemple, permet d’analyser le parcours d’un patient en prenant en compte ses
perceptions et celles de ses proches et de les compléter avec l’analyse de
la prise en charge par les professionnels. »[8]
4.
ICHOM
Créé
en 2012, le programme ICHOM, piloté par un groupe mondial d'experts et
décideurs en santé, veut généraliser des standards pour mesurer la qualité et
la pertinence des soins. Les indicateurs d’une cinquantaine de pathologies
ont déjà été normalisés et pourront être intégrés aux outils numériques
d’évaluation de la Transaction Thérapeutique.
5.
L'information médicale anarchique des palients
La quantité des sources
d'information, exogènes au praticien (internet, médias, etc…), sur la
pathologie dont un palient est atteint et auxquelles il a directement accès
s'accroît de manière exponentielle et représente dès aujourd'hui un véritable
enjeu de santé publique. En effet, ces sources documentaires sont souvent
scientifiquement médiocres, parfois contradictoires et le plus souvent non
pertinentes par rapport à la situation réelle du palient. Il apparaît donc
urgent, notamment pour les maladies chroniques qui nécessitent un
accompagnement dans le long terme, de transformer le palient en “expert de son propre cas”.
III.
Les sources théoriques de la Transaction
Thérapeutique
Elles sont l’assise de la méthode et la
garantie d’un socle théorique, largement validé par la communauté scientifique.
Ces sources sont au nombre de cinq :
1.
L'analyse transactionnelle
2.
L’approche centrée sur la personne (ACP)
3.
La Maïeutique (Reformulation)
4.
Le Rasoir d’Ockham
A.
De l'analyse transactionnelle à la « Transaction
Thérapeutique »
La Transaction
Thérapeutique s’appuie en particulier sur une transposition de l'analyse
transactionnelle aux spécificités de la relation thérapeutique. Eric Berne,
fondateur de l’analyse transactionnelle, appelle "transactions" les
échanges entre les personnes. C’est là que se trouve l’origine du concept
d’analyse transactionnelle.
Cette
partie constitue le nœud gordien de ce projet. En effet, l’analyse
transactionnelle qui propose des méthodes d’évaluation de la qualité de la
communication et des outils opérationnels d’optimisation des transactions
répond avec précision à notre préoccupation d’améliorer les transactions
médecin/palient dans le cadre du dialogue thérapeutique singulier.
1.
Qu’est-ce que l’analyse transactionnelle ?
« En
psychologie, l'analyse transactionnelle, appelée aussi AT, est une théorie de
la personnalité, des rapports sociaux et de la communication. Créée en 1958 par
le médecin psychiatre et psychanalyste Éric Berne. Elle postule l’existence des
« états du Moi » (Parent, Adulte, Enfant), et étudie les phénomènes interpsychiques
à travers les échanges relationnels de plusieurs personnes, appelés «
transactions ».
L'analyse
transactionnelle vise à permettre une prise de conscience ainsi qu'une
meilleure compréhension de « ce qui se joue ici et maintenant » dans les
relations entre deux personnes et dans les groupes. L'analyse transactionnelle
propose des grilles de lecture pour la compréhension des problèmes relationnels
ainsi que des modalités d'intervention pour résoudre ces problèmes.
L'analyse
transactionnelle part du principe que chaque personne est fondamentalement
positive et que ce sont les décisions prises dans notre enfance qui influent
sur notre comportement ; son but est d'aider à reprendre le contrôle vers
l'épanouissement.
L'exploration
de la personnalité peut se réaliser à 2 niveaux :
Ø
L'analyse structurale est l'étude des
communications personnelles (verbales et non verbales) représentatives de la
structure de la personne (Comment est ce qui est ?).
Ø
L’analyse fonctionnelle est l'étude des
comportements (comment cela fonctionne ?) »[9]
2.
Des outils de l’AT adaptés à la Transaction
Thérapeutique
Seuls
certains outils de l’analyse transactionnelle, considérés comme nécessaires et pertinents,
sont mis en œuvre dans le cadre de la Transaction Thérapeutique et ont été
adaptés surl aux spécificités de la relation thérapeutique.
Ces
outils sont :
Ø
Les états du « moi »
Ø
Les scénario (mini-scénarios)
Ø
Les jeux (positions de vie)
Ø
Les Transactions (signes de reconnaissance, stroke).
Ils
seront à terme, intégrés à des protocoles opérationnels nécessaires à la
conduite des entretiens thérapeutiques.
B.
L’approche centrée sur la personne (ACP)
L’approche
centrée sur la personne (ACP) est une méthode de psychothérapie et de relation
d'aide (counselling) créée par le psychologue nord-américain Carl Rogers
(1902-1987). Au-delà de la psychothérapie, les idées de Carl Rogers influencent
fortement le champ des relations humaines.
L'hypothèse
fondamentale de l'Approche centrée sur la personne est formulée par Rogers en
ces termes : « L’individu a en lui de
vastes ressources qui lui permettent de se comprendre lui-même, de modifier la
représentation qu’il a de lui-même et partant, ses attitudes et le comportement
qu'il se dicte à lui-même. Cependant, ces ressources ne sont accessibles que si
l'on peut offrir un certain climat définissable fait d’attitudes psychologiques
facilitatrices »
L'Approche
centrée sur la personne, repose sur trois attitudes fondamentales que le
thérapeute rogérien tente de mettre en œuvre : l’empathie, la congruence et la
considération positive inconditionnelle
1.
L’empathie
L’empathie
est la capacité de comprendre le monde intérieur de l’autre.
2.
La congruence
La
congruence est la capacité du thérapeute à prendre conscience du flux des
sentiments et émotions qui le traversent. Elle est presque synonyme de
transparence ou d’authenticité en ce sens que le thérapeute ne se présente pas
comme un expert mais comme une personne réelle qui ne se cache pas derrière une
façade de professionnel.
3.
La considération positive inconditionnelle
La
considération positive inconditionnelle (ou regard positif inconditionnel) est
la capacité de considérer le palient de manière positive, c’est-à-dire sans
jugement
C.
La Maïeutique (Reformulation)
1.
La Maïeutique selon Socrate
La maïeutique, du grec ancien μαιευτική, par
analogie avec le personnage de la mythologie grecque Maïa, qui veillait aux
accouchements, est une technique qui consiste à bien interroger une personne
pour lui faire exprimer (accoucher) des connaissances. Son invention remonte au
IVe siècle av. J.-C. et est attribuée au philosophe Socrate. »
Socrate
résume ainsi sa définition de la maïeutique :
« Mon art de maïeutique a les mêmes
attributions générales que celui des sages-femmes. La différence est qu’il
délivre les hommes et non les femmes et que c’est les âmes qu’il surveille en
leur travail d’enfantement, non point les corps »[10]
Le
mot Maïeutique désigne une méthode d'enseignement, qui contrairement à la
didactique ne prétend pas donner le Savoir de l'extérieur, mais aide à le
trouver en lui-même. C’est une technique qui consiste à bien interroger une
personne pour lui faire exprimer (accoucher) des connaissances, des objectifs,
des envies, etc…
2.
La reformulation, forme opérationnelle de la
maïeutique
C’est
un outil essentiel pour permettre au palient d’exprimer la réalité de ses
objectifs personnels mais aussi son réel niveau de compétence et d’information
concernant la pathologie dont il est atteint,
Une
manière de poser des questions est le feed-back ou la rétroaction. C’est le
principe de retourner vers la personne ce qu’elle vient de dire sous forme de
question, afin qu’elle revisite d’elle même le contenu, comme si elle se poser
la question à elle-même.
D.
Le Rasoir d’Ockham
Le rasoir d'Ockham, principe de
raisonnement philosophique aussi appelé principe de
simplicité, principe d'économie ou principe de parcimonie. Il
peut se formuler ainsi :
« Les
multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité. ». Une
formulation plus moderne est que « les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être préférées ».
C'est un des principes heuristiques fondamentaux en science.
Dans le langage courant, le rasoir d'Ockham pourrait s'exprimer par
la phrase « Pourquoi faire compliqué
quand on peut faire simple ? ».
Ainsi, la Transaction Thérapeutique promeut
le principe que seuls les concepts strictement nécessaires pour optimiser la
relation doivent être mobilisés
E. L’ETP
(Éducation Thérapeutique du Patient)
L’éducation thérapeutique du patient
s’entend comme un processus de renforcement des capacités du malade à prendre
en charge l’affection qui le touche, sur la base d’actions intégrées au projet
de soins. Elle vise à rendre le malade plus autonome par l’appropriation de
savoirs et de compétences.
IV.
Méthode opérationnelle de la Transaction
Thérapeutique
Ce chapitre constitue la véritable pierre
angulaire de la Transaction Thérapeutique
Cette méthode qui s’appuie à la fois des
concepts théoriques et des outils opérationnels doit être efficace dans le
temps imparti c'est-à-dire le temps de la rencontre, de la consultation (la transaction) pour tenir compte des contraintes objectives
des praticiens.
La finalité de la Transaction Thérapeutique est
de doter le praticien d’un outil efficace pour optimiser la relation qu’il
entretient avec son palient mais aussi de permettre à celui-ci d’évaluer d’une
part la qualité de cette relation et d’autre part les résultats thérapeutiques
qu’il observe.
A. Optimisation
de la relation
Elle vise à créer les conditions d’une
relation optimale pour de meilleurs résultats thérapeutiques.
La première étape de cette
« optimisation » consiste à reconnaitre les différents types de palients
pour interagir efficacement, à identifier leurs assignations comportementales
pour les contrebalancer et enfin à définir leurs scénarios de vie pour évaluer
le niveau d’engagement des palients.
1.
Reconnaitre le palient
a)
Les différents types de palients
La communication entre le soignant et le palient
est singulière en ce qu’elle constitue intrinsèquement une spécificité des
relations humaines en tant qu’elle induit une relation de dépendance et qu’elle
s’inscrit historiquement dans un champ lexical et cognitif inégalitaire.
La Transaction
Thérapeutique qui ambitionne d’établir une relation égalitaire et symétrique,
nécessite de concevoir des outils d’analyse et de communication par l’adaptation
d’outils standard de l’analyse transactionnelle.
Table de correspondance de
l’origine des concepts
« Transaction thérapeutique » |
Analyse transactionnelle |
Palient
Responsable |
Adulte |
Palient
Directif |
Parent
normatif |
Palient
Protecteur |
Parent
nourricier |
Palient
Impulsif |
Enfant
libre |
Palient
Contestataire |
Enfant
rebelle |
Palient
Déférent |
Enfant
soumis |
Les
assignations comportementales |
Mini
scénarios |
Les
scénarios thérapeutiques |
Position
de vie |
Les
stimuli thérapeutiques |
Signes
de reconnaissance |
Table des définitions de la typologie des palients
(Ces définitions constituent un
socle sémantique précis et spécifique à la Transaction Thérapeutique)
« Transaction thérapeutique » |
Définition |
Palient
Responsable |
Réfléchit ses actes en pesant le pour
et le contre pour inscrire son comportement dans la rationalité. |
Palient
Directif |
Impose ses règles de conduite en ne reconnaissant
aucune légitimité aux avis divergents |
Palient
Protecteur |
S’assigne une mission de sauveur excessif,
le plus souvent au corps défendant de ses interlocuteurs. |
Palient
Impulsif |
Disserte et agit de manière spontanée
et inconséquente pour lui-même et pour les autres |
Palient
Contestataire |
Contredit systématiquement son
interlocuteur en usant le cas échéant d’arguments contradictoires |
Palient
Déférent |
Se comporte de manière exagérément
respectueuse ou soumise à l’égard de son praticien. |
Cette typologie représente les différentes
facettes potentielles d’un même individu qui selon ses circonstances de vie
présentera, à ses interlocuteurs, tel ou tel aspect de ces personnalités types.
C’est donc lors de chaque rencontre médicale que le médecin devra reconnaître
la personnalité du palient afin d’interagir efficacement avec lui. On notera toutefois,
que très majoritairement, les
palients exposent à leurs praticiens, de manière constante, une personnalité
dominante.
(1)
Le Palient Responsable
C’est celui qui fonde la transaction
thérapeutique sur des critères qu’il a structurés tout au long de sa vie, par
les enseignements reçus et les expériences vécues. Ses grilles d’analyses sont
fondées sur les savoirs et les compétences acquises et très peu sur sa
perception émotionnelle ou sensorielle.
Il s’inscrit dans une démarche qu’il veut
strictement objective et rationnelle. A toute proposition il oppose un
raisonnement construit et raisonné, pesant le pour et le contre.
Ø Dans
La Transaction Thérapeutique
ü Ce
qu’il veut :
§
Une stratégie thérapeutique précise et
structurée
§
Des informations médicales à jour et vérifiables
ü Ce
qu’il restitue :
§
Des données factuelles sur l’évolution de sa
pathologie.
§
Des informations quantifiées sur l’évolution de
ses résultats
Ø Avantages :
prévoyant, précis et rigoureux, il peut être informé de manière pertinente sur
son état et peut assumer des responsabilités quant à son suivi.
Ø Inconvénients :
dépourvu de sentiments apparents et de chaleur humaine, il est de commerce peu
agréable et ne renseigne que peu sur sa qualité de vie.
(2)
Le Palient Directif
C’est celui qui fonde la transaction
thérapeutique sur des critères qu’il a structurés, souvent dans l’enfance, par
les normes héritées de ses parents ou de ses maitres ou de toute autre figure
d’autorité. Ses grilles d’analyses sont fondées sur ses croyances qu’il érige
en règles intangibles et indiscutables. Il édicte les lois et les normes et
définit la justesse et la justice.
Il s’inscrit dans une démarche d’assertion
et non de dialogue ou de négociation. Celui qui ne partage pas ses certitudes
n’est pas digne de confiance.
Ø Dans
La Transaction Thérapeutique
ü Ce
qu’il veut :
§
Un accompagnement thérapeutique conforme à ses
« croyances ».
§
Une approche morale et éthique plus que
scientifique
ü Ce
qu’il restitue :
§
Des commentaires plus que des résultats sur ses résultats
§
La démonstration que l’évolution de sa qualité
de vie est corrélée à la mise en œuvre des valeurs qu’il prône.
Ø Avantages
: prévisible, il est facilement mobilisable si on abonde dans son sens. Il
apporte souvent des éléments structurants qui facilitent les échanges.
Ø Inconvénients
: Parfois désagréable et autoritaire, il exige des efforts importants de
pédagogie pour le convaincre.
(3)
Le Palient Protecteur
C’est celui qui fonde la transaction
thérapeutique sur des critères d’empathie non seulement à l’égard des autres palients
mais aussi à l’égard de son praticien lui-même. Il considère que son cas n’est
pas le plus important et que son énergie doit d’abord être déployée au service
des autres. Il est plus affecté psychologiquement par la souffrance morale ou
physique de ses congénères que par la sienne. Toutefois, inconsciemment, sa
générosité à l’égard d’autrui soulage la souffrance indirecte qu’il éprouve.
Enfin, il inscrit souvent son discours et son action dans des approches
altruistes, positives ou globales comme l’écologie ou la lutte contre la
pauvreté
Cependant, en s’inscrivant dans une démarche
d’abnégation, il obère l’efficacité des soins qu’il reçoit et l’auto-vigilance
nécessaire à un suivi thérapeutique efficace.
Ø Dans
La Transaction Thérapeutique
ü Ce
qu’il veut :
§
Une démarche éthique tant en matière de
traitement que de suivi thérapeutique
§
Ne pas bénéficier d’avantages ou de privilèges.
ü Ce
qu’il restitue :
§
Des informations sur ses résultats liés à son
environnement social plus qu’à son expérience de vie propre.
§
Des préconisations utiles à autrui plus qu’à
lui-même.
Ø Avantages
: de commerce souvent agréable, il est rassurant et positif. Sa générosité est
un atout pour la bonne synergie dune équipe de soins.
Ø Inconvénients
: Ne prenant pas suffisamment soin de lui-même il peut par négligence se mettre
en danger.
(4)
Le Palient Impulsif
C’est celui qui fonde la transaction
thérapeutique sur l’instantanéité de son vécu. Il a pour règle j’ai envie de
ceci ici et maintenant sans jamais en anticiper les conséquences. Peu structuré
il est au service permanent de ses envies, il est incapable de maintenir une
stratégie dans le long terme. Ses opinions, ses décisions, ses choix de vie,
sont fluctuants et imprévisibles. Ses revirements ne sont pas au service d’une
quête constante du plaisir mais sont la traduction comportementale d’une forme
de cyclothymie.
Son inconstance met en péril permanent toute
stratégie thérapeutique qui s’inscrit dans la durée. Il est réfractaire à la
contradiction à laquelle il peut réagir de manière agressive.
Ø Dans
La Transaction Thérapeutique
ü Ce
qu’il veut :
§
Une relation évoluant au gré de ses envies
§
Une
adhésion ferme à chacun de ses revirements
ü Ce
qu’il restitue :
§
Des informations sur ses résultats liés à son
état psychologique du moment fussent-ils en contradiction avec les observations
précédentes.
§
Des appréciations généralisantes plus que
réfléchies et structurées.
Ø Avantages
: Imprévisible sur le fond il l’est sur la forme. Il est donc possible de
lisser sur le long terme son inconstance.
Ø Inconvénients
: Ne permet pas des échanges réels et sincères.
(5)
Le Palient Contestataire
C’est celui qui fonde la transaction
thérapeutique sur la contestation permanente de l’ordre établi, des acquis
scientifiques, des valeurs sociales communément partagées. Il oppose un
contrepied systématique à toute proposition, à toute analyse, à tout
raisonnement. Il est en mesure d’argumenter a contrario sur deux concepts
opposés avec la même conviction.
La validation d’une Transaction Thérapeutique
ne peut se faire qu’au prix d’un effort pédagogique important et de quelques
concessions mineures. Son ambition est d’avoir raison
Ø Dans
La Transaction Thérapeutique
ü Ce
qu’il veut :
§
Que le praticien avalise ses choix, il veut
avoir raison et s’assurer que son argumentation a été convaincante
§
Des
signes de reconnaissance positifs sur la qualité de sa démonstration
ü Ce
qu’il restitue :
§
Des résultats sur ses résultats en miroir de ce
qu’il croit être les attentes du praticien.
§
Des commentaires plus que des faits
Ø Avantages
: La contradiction peut parfois être source de vérités inattendues. Elle
facilite une remise en cause des règles établies et fertilise l’imagination.
Ø Inconvénients
: Instaure un climat négatif dans la relation thérapeutique. Gaspille l’énergie
disponible.
(6)
Le Palient Déférent
C’est celui qui fonde la transaction
thérapeutique sur la dévotion à la personne du praticien ou sur la
sacralisation de ses compétences réelles ou fantasmées. Il acquiesce sans
comprendre, avalise sans explication, se soumet par principe.
En s’extrayant de la relation collaborative
inhérente à la Transaction Thérapeutique, il crée un lien irrationnel et décalé
avec son praticien.
L’exécution de la Transaction Thérapeutique
ne peut alors avoir lieu qu’en renforçant la confiance en soi du palient, en
valorisant ses champs d’expertise ou de compétence et en insistant sur son rôle
personnel dans le suivi de sa pathologie.
Ø Dans
La Transaction Thérapeutique
ü Ce
qu’il veut :
§
Que le praticien décide et agisse à sa place
§
Que le praticien cultive le statut
« surhumain » qu’il lui attribut.
ü Ce
qu’il restitue :
§
Des résultats sur ses résultats en conformité
avec ce qu’il imagine être les attentes du praticien.
§
Des progrès surévalués pour valoriser la
personne de son praticien.
Ø Avantages
: Le palient accepte plus facilement les efforts requis.
Ø Inconvénients
: Prive le praticien d’un regard critique sur son action. Favorise une certaine
passiveté du palient ou déplace dans l’affect la relation thérapeutique.
Les différents types de palients |
|||
Palients |
Schéma |
Avantages |
Inconvénients |
1.
Responsable |
Structure
la transaction autour des savoirs, des compétences acquises et très peu sur
sa perception émotionnelle ou sensorielle. Il
s’inscrit dans une démarche qu’il veut strictement objective et rationnelle |
il
peut être informé de manière pertinente sur son état et peut assumer des
responsabilités quant à son suivi. |
Dépourvu
de sentiments apparents et de chaleur humaine, il n’est pas de commerce
agréable. Il ne renseigne que peu sur sa qualité de vie. |
2.
Directif |
Il
érige ses croyances en règles intangibles et indiscutables. Il édicte les
lois et les normes et définit seul et pour tous la justesse et la justice |
Il
apporte souvent des éléments structurants qui facilitent les échanges en
créant un cadre. |
Parfois
désagréable et autoritaire, il exige des efforts importants de pédagogie pour
le convaincre |
3.
Protecteur |
Empathique
à l’égard des autres palients et de son praticien lui-même. Il considère que
son cas n’est pas le plus important et que son énergie doit d’abord être
déployée au service des autres |
De
commerce agréable, il est rassurant et positif. Sa générosité est un atout
pour la bonne synergie d’une équipe de soins. |
Ne
prenant pas suffisamment soin de lui-même il peut par négligence se mettre en
danger |
4.
Impulsif |
Il
a pour règle « j’ai envie de ceci ici et maintenant » sans
anticiper les conséquences. Il est peu structuré et incapable de maintenir
une stratégie dans le long terme. Ses opinions, ses décisions, ses choix de
vie, sont fluctuants et imprévisibles |
Imprévisible
sur le fond il est prévisible sur la forme. Il est donc possible de lisser
sur le long terme son inconstance |
Interdit
des échanges réels et sincères |
5.
Contestataire |
Il
conteste en permanence l’ordre établi, les acquis scientifiques, les valeurs
partagées. Il oppose un contrepied systématique à toute proposition, à toute
analyse, à tout raisonnement |
Facilite
la remise en cause des règles établies et fertilise l’imagination |
Instaure
un climat négatif dans la relation et gaspille l’énergie disponible |
6.
Déférent |
Dévotion
à la personne du praticien ou sur la sacralisation de ses compétences réelles
ou fantasmées |
Accepte
plus facilement les efforts requis |
Prive
le praticien d’un regard critique sur son action et favorise une certaine
passiveté du palient |
b)
Identifier les assignations comportementales
Ce sont des assignations implicites et
explicites que nous transmettons à nos enfants. Elles prennent la forme de
recommandations très fortes que l’on emploie pour faire passer un message,
comme des « slogans » publicitaires répétés quotidiennement. Ces assignations façonnent
les actions et attitudes que l’enfant croit devoir adopter dans la vie pour
être « aimable ».
Elles ont une valeur éducative mais peuvent
avoir un effet pervers quand ils deviennent les seuls messages passés aux
enfants, quand ils sont répétés de manière rigide, quand l’enfant ne peut plus
s’y soustraire pour exprimer sa propre personnalité, pour faire, arrivé à l’âge
adulte, des choix et exercer sa liberté personnelle.
(1)
Fait plaisir
« Je ne peux être aimé que si je fais
plaisir ! »
Hérité d’assignations répétitives explicites
ou implicites du type : « Fais plaisir à ta mère/ton père ! », « Tu me
fais de la peine ! », « Ne sois pas égoïste ! », « Sois gentil, tu
vois bien que je suis fatigué ! », « Pense aux autres, il n’y a pas que
toi ! », etc.
Ø Les
avantages
Avec cette assignation, le palient a
développé des qualités empathiques et altruistes. Il est de bonne compagnie et
cherche à plaire.
Ø Les
inconvénients
Le palient craint de décevoir et par
conséquent délaisse ses besoins et se laisse envahir par les autres. Pour être
reconnu, il se met en quête d’approbation et ne sait plus dire non de peur de
déplaire.
Ø Comment
les contre balancer
Développer la conscience de soi et de son
corps, apprendre à reconnaître les émotions (les siennes et celles des autres)
et les besoins (les siens et ceux des autres)
(2)
Soit fort
« Je dois être le plus solide et le
plus combatif pour réussir ! »
Cette assignation est héritée d’expressions
du type : «il faut être courageux !», « arrête de pleurer !», « ce
qui ne nous tue pas nous rend plus fort !», « arrête de te
plaindre !» etc.
Ø Les
avantages
Formaté par cette assignation le palient
devient plus résistant aux aléas de l’évolution de sa pathologie. Il est
capable de gérer des situations de crise.
Ø Les
inconvénients
Le palient risque de se couper de ses
émotions et aura tendance à vouloir toujours se débrouiller seul. Le fait de
demander de l’aide est vu comme un signe de faiblesse.
Ø Comment
les contre balancer
Valoriser les bénéfices d’une aide
extérieure qui n’est pas un aveu de faiblesse, mais une preuve de compétence :
savoir identifier des personnes ressources, savoir coopérer, savoir à qui
demander des informations pertinentes pour un sujet précis…
(3)
Soit parfait
« Je ne peux être aimé que si je ne commets
aucune erreur ! »
Hérité d’assignations du type : « tu peux
mieux faire ! », « Bravo MAIS j’attendais mieux de toi ! », « c’est
bien, MAIS !…. », tous les propos qui contiennent un « MAIS ».
Ø Les
avantages
Avec cette assignation, le palient est doté
d’un certain niveau d’exigence personnelle et se sent capable de nombreux
accomplissements de qualité.
Ø Les
inconvénients
Le palient risque de devenir perfectionniste
à outrance, insatisfait et exigeant. Il craindra le jugement et voudra tout
contrôler de bout en bout.
Ø Comment
les contre balancer
Porter un regard positif sur les erreurs et
donner des exemples d’imperfections qui ont donné naissances à des découvertes
et des inventions
(4)
Dépêche-toi
« Seul ce que je fais vite a de la
valeur ! »
Hérité de discours répétitifs du type : «
arrête de traîner ! », « tu es trop lent ! », « tout le monde
t’attend ! », « tu me fais perdre du temps ! », « je n’ai pas que
cela à faire ! » etc.
Ø Les
avantages
Le palient a de grandes facultés à se mettre
en mouvement rapidement, il sera réactif et pourra honorer des tâches qui lui
sont imparties dans des délais très courts.
Ø Les
inconvénients
En revanche, il aura tendance à privilégier
la rapidité à la qualité. Il s’ennuie facilement et se met beaucoup de
pression.
Ø Comment
les contre balancer
Programmer des temps non structurés.
Organiser le suivi thérapeutique de manière à avoir moins de stress dû à la
gestion du temps.
(5)
Fait des efforts
« Seul ce qui a été difficile obtenir a
de la valeur ! »
Hérité d’expressions du type : « donne-toi
un peu de mal ! », « à vaincre sans effort on triomphe sans gloire !»,
« il faut transpirer pour obtenir quelque chose ! », « on n’a rien sans
peine ! » etc.
Ø Les
avantages
Le palient élevé dans la croyance qu’il faut
faire des efforts permanents aura tendance à être assidu et persévérant. Il
donne le meilleur de lui même.
Ø Les
inconvénients
Le palient risque d’émettre un jugement
moral s’il juge les autres trop paresseux.
Il pensera que les résultats thérapeutiques
passent nécessairement par la difficulté et la pénibilité. Il compliquera si
c’est trop simple et minimisera ses résultats.
Ø Comment
les contre balancer
Préciser que les choses simples et amusantes
ont autant de valeur que celles qui demandent un effort.
Les assignations comportementales |
||||
|
Schéma |
Avantages |
Inconvénients |
Comment
les contre balancer |
« Fait plaisir ! » |
« Je ne peux être aimé que si je fais
plaisir ! » |
A des qualités
empathiques et altruistes, il est de bonne compagnie et cherche à plaire |
Craint
de décevoir, délaisse ses besoins propres et se laisse envahir par les autres |
Développer
la conscience de soi et de son corps, apprendre à reconnaître ses émotions et
ses besoins |
« Soit fort ! » |
« Je dois être le plus solide et le
plus combatif pour réussir ! » |
Plus
résistant aux aléas de l’évolution de sa pathologie, il est capable de gérer
des situations de crise |
Risque
de se couper de ses émotions et a tendance à vouloir se débrouiller seul |
Affirmer
qu’une aide extérieure qui n’est pas un aveu de faiblesse, mais une preuve de
compétence |
« Soit parfait ! » |
« Je ne peux être aimé que si je ne
commets aucune erreur ! » |
Il a un
haut niveau d’exigence personnelle. Il est capable de nombreux
accomplissements de qualité |
Peut
devenir perfectionniste, insatisfait, et vouloir tout contrôler. |
Donner
des exemples d’imperfections qui ont donné naissances à des découvertes et
des inventions |
« Dépêche-toi ! » |
« Seul ce que je fais vite a de
la valeur ! »
|
Réactif,
il réalise les tâches imparties dans des délais très courts |
Privilégie
la rapidité à la qualité. Il s’ennuie facilement et se met beaucoup de
pression. |
Organiser
le suivi thérapeutique de manière à avoir moins de stress lié à la gestion du
temps |
« Fait des efforts ! » |
« Seul ce qui a été difficile obtenir
a de la valeur ! » |
Assidu
et persévérant, il donne le meilleur de lui même |
A un jugement
moral s’il juge les autres trop paresseux. |
Les
choses simples et amusantes ont autant de valeur que celles qui demandent un
effort |
c)
Définir les scénarii thérapeutiques
Il s’agit d’une notion dérivée du concept de
« position de vie » fusionné avec la classification des palients.
La position de vie, selon Berne, est la
valeur que je me donne à moi-même et aux autres, l’idée positive (que l’on
nomme ici ok et que l’on symbolise par un +) ou négative (que l’on nomme non ok
et que l’on symbolise par un -) que j’ai de moi, des autres et du monde.
Il y a ainsi quatre positions de vie
possibles :
ü Je
suis ok / vous êtes ok (+/+) : je me respecte et je vous respecte, je
vous accepte tel que vous êtes, j’ai conscience de ma valeur et de la vôtre :
nous sommes égaux.
ü Je
ne suis pas ok / vous êtes ok (-/+) : position qui se traduit par une
dévalorisation de soi, l’autre ou les autres sont beaucoup mieux que moi. C’est
une position dépressive
ü Je
suis ok / vous n’êtes pas ok (+/-) : « Je vaux mieux que les
autres ! » Cela se manifeste de deux façons différentes : soit j’envisage
l’autre de manière condescendante, soit je l’envisage d’une manière hautaine
ü Je
ne suis pas ok / vous n’êtes pas ok (-/-) : « Je ne vaux rien et
vous non plus ». À l’extrême, ce type de position peut amener vers le
suicide ou l’asile.
De ces positions de vie découlent trois
scénarii thérapeutiques.
(1)
Le scénario thérapeutique gagnant
C’est celui de la personne proactive pour
atteindre les buts qu’elle s’est fixée dans le traitement de sa pathologie.
ü Position
de vie ok/ok (+/+)
ü Palient
souvent concernés : Responsable
(2)
Le scénario thérapeutique perdant
C’est celui de la personne qui abandonne
souvent les objectifs qu’elle s’est fixée dans le traitement de sa pathologie.
ü Position
de vie pas ok/pas ok (-/-)
ü Palient
souvent concernés : Directif, Impulsif ou Contestataire
(3)
Le scénario thérapeutique ordinaire
C’est celui de la personne qui se laisse
imposer des objectifs dans le traitement de sa pathologie et ne les atteints
que par la pression extérieure.
ü Position
de vie ok/pas ok (+/-) ou pas ok/ok (-/+)
ü Palient
souvent concernés : Palient Protecteur ou Déférent
Le scenario thérapeutique permet au médecin
d’évaluer l'énergie déployée par le Palient dans sa prise en charge. Déterminer
le scenario thérapeutique du palient permet au médecin de prédire l’implication
du patient et par voie de conséquence la qualité des résultats. Pour cela il
doit évaluer la considération qu’a le patient pour lui-même et pour les autres.
Scénarii thérapeutiques. |
||
|
Position
de vie |
Principaux type |
Scénario
thérapeutique Gagnant |
ü
ok/ok (+/+) |
ü
Responsable |
Scénario
thérapeutique Perdant |
ü
pas ok/pas ok (-/-) |
ü
Directif, ü
Impulsif ü
Contestataire |
Scénario
thérapeutique Ordinaire |
ü
ok/pas ok (+/-) Ou ü
pas ok/ok (-/+) |
ü
Protecteur ü
Déférent |
2.
Interagir avec le palient
a)
Les stimuli thérapeutiques
Éric Berne utilise un terme polysémique en
anglais : "Stroke" qui signifie à la fois caresse et coup de
pied. Ce terme est soit conservé tel quel dans les textes français, soit
traduit par "Signe de reconnaissance".
Les stimulations répondent à un besoin vital
de reconnaissance chez les humains. Ils sont indispensables à la survie
biologique et psychologique des individus, autant que la nourriture. Il est
donc logique de voir nos comportements et habitudes comme des solutions pour
recueillir autant de stimulations que possible.
Chaque individu a un canal préférentiel pour
recevoir les « strokes » : le regard, la voix, l’écriture, la
proximité, le contact, …
(1)
Stimuli verbaux ou non verbaux
Exemple :
« bonjour » ou un clin d’œil.
Toute interaction entre humain constitue un
stimulus. C’est dans ces échanges que la personne va puiser légitimité, énergie
et autonomie. Chaque individu recherche en permanence des signes de
reconnaissance car ils sont vitaux pour lui. Une des lois fondamentales de
l'économie des "Stroke" observe qu'une personne accepte plutôt des
signes de reconnaissance négatifs que pas de signe de reconnaissance du tout.
(2)
Stimuli positifs ou négatifs
Exemple
: un compliment ou une critique négative,
Le caractère positif ou négatif dépend en
partie du récepteur qui trouvera dans l’échange plaisir ou déplaisir. Mais il
est important de comprendre, pour expliquer certains comportements, que
recevoir une stimulation négative est mieux que pas de stimulation du tout.
(3)
Stimuli conditionnels ou inconditionnels
Les stimulations conditionnelles sont
données pour valider un comportement, tandis que les inconditionnelles sont
données à la personne, en tant que telle.
Les premières sont factuelles, précises et
circonstanciées. Elles concernent le « faire » : « ton rapport est excellent »
ou « ton gâteau n’est pas une réussite ». Le second est relatif à l’être,
à la personne dans sa globalité : « je t’aime », ou « je ne peux pas te
voir ».
(4)
Stimuli obtenus par une demande directe ou
indirecte
L'économie des signes de reconnaissance
requiert la capacité de :
ü Savoir
les donner,
ü Savoir
les recevoir,
ü Savoir
les demander,
ü Savoir
les refuser
ü Savoir
se les donner à soi-même.
Ces capacités sont variables d'une personne
à une autre.
b)
La reformulation au service de la Transaction
Thérapeutique
C’est un outil essentiel pour permettre au palient
d’exprimer la réalité de ses objectifs personnels, son réel niveau de
compétence et d’information concernant la pathologie dont il est atteint,
facilitant ainsi son introduction dans une véritable démarche d’éducation
thérapeutique.
Une manière de poser des questions est le
feed-back ou la rétroaction. C’est le principe de retourner vers la personne ce
qu’elle vient de dire sous forme de question, afin qu’elle revisite d’elle-même
le contenu, comme si elle se poser la question à elle-même.
Dans le cadre de la « transaction
thérapeutique » et notamment la formulation des objectifs la rétroaction
permet de ne pas ignorer le contenu du message et de reformuler pour entrer en
phase, en « synchronisation » avec le palient.
Le retour peut avoir un caractère
constructif, de remise en question, de recadrage ou de recherche d’informations
complémentaires.
En reformulant simplement, le retour permet
au palient de se sentir compris.
Il existe différentes formes de
reformulations en voici les principales.[11]
Ø La reformulation ECHO permet de
relancer l’échange en montrant votre écoute. Il s’agit de reprendre sous forme
interrogative un ou les derniers mots importants de votre interlocuteur : « je
suis convaincu de cela… » « vous en êtes convaincu ? ».
Ø La reformulation MIROIR consiste
à répéter en termes équivalents ce que vient de dire votre interlocuteur : «
selon vous… », « donc, à votre avis… », « si j’ai bien compris, vous… ».
Ø La reformulation RESUME permet
de concentrer ce que vient de dire votre interlocuteur, sans le modifier : « en
résumé, vous pensez que… », « vous voulez donc dire que… ».
Ø La reformulation RECENTRAGE met
l’accent sur ce qui est le plus important, tel que vous l’avez compris ; elle
permet de clarifier le sens du propos de votre interlocuteur et de gagner du
temps en posant des hypothèses : « pour vous, l’essentiel… », « ce qui vous
semble important, c’est… ».
Ø La reformulation TRANSFORMATION
traduit et transforme volontairement les propos de votre interlocuteur, sans
les interpréter, simplement pour lui donner un autre point de vue, une autre
lecture : « autrement dit », « cela revient à… ».
Ø La reformulation STRATEGIQUE
consiste à modifier un élément de la phrase de votre interlocuteur dans un but
orienté solution (par exemple pour pointer les opérateurs modaux) : « je dois perdre du poids » « si je
comprends bien, vous voulez
perdre du poids ».
La reformulation est un outil puissant
d’émergence des options et ressources pour la personne. La rétroaction est
l’outil de l’heuristique. Il montre qu’on est en accord avec son palient, que
l’on croit en lui et qu’on le connecte à ses solutions et ressources par un «
retour constructif »
La reformulation |
|
ECHO |
Relancer
l’échange en montrant votre écoute |
MIROIR |
Répéter
en termes équivalents ce que vient de dire votre interlocuteur |
RESUME |
Concentrer
ce que vient de dire votre interlocuteur, sans le modifier |
RECENTRAGE |
Met
l’accent sur ce qui est le plus important, tel que vous l’avez compris |
TRANSFORMATION |
Traduire
et transformer volontairement les propos de votre interlocuteur, sans les
interpréter, simplement pour lui donner un autre point de vue |
STRATEGIQUE |
Modifier
un élément de la phrase de votre interlocuteur dans un but orienté solution |
c)
L’éducation Thérapeutique (ETP)
L’éducation
thérapeutique du patient (ETP) « s’entend comme un processus de renforcement
des capacités du malade et/ou de son entourage à prendre en charge l’affection
qui le touche, sur la base d’actions intégrées au projet de soins. Elle vise à
rendre le malade plus autonome par l’appropriation de savoirs et de compétences
afin qu’il devienne l’acteur de son changement de comportement, à l’occasion
d’évènements majeurs de la prise en charge (initiation du traitement,
modification du traitement, événements intercurrents…) mais aussi plus
généralement tout au long du projet de soins, avec l’objectif de disposer d’une
qualité de vie acceptable par lui. »[12] . L’éducation thérapeutique est au cœur même de ce
projet.
Dans le cadre
de la Transaction Thérapeutique le praticien s’efforcera d’aider le palient à
acquérir des compétences d’auto-soins et des compétences d’adaptation à la
maladie (autrement appelées compétences psycho-sociales)
(1)
Les compétences d’auto-soins
Ce sont les décisions
que le palient prend avec l’intention de modifier l’effet de la maladie sur sa
santé.
Exemples
: soulager les symptômes, prendre en compte les résultats d’une auto
surveillance, adapter des doses de médicaments, réaliser des gestes techniques…
(2)
Les compétences d’adaptation à la maladie
Ce sont les
compétences personnelles et interpersonnelles, cognitives et physiques, qui
permettent aux personnes de maîtriser et de diriger leur existence, et
d’acquérir la capacité à vivre dans leur environnement et à modifier celui-ci.
Ces
compétences peuvent se décrire de manière plus précise selon les cas
suivants :
Compétences |
Objectifs
spécifiques (exemples) |
Faire connaître ses besoins, informer son entourage |
Exprimer ses besoins, ses valeurs, ses connaissances, ses
projets, ses attentes, ses émotions (diagnostic éducatif) |
Comprendre, s’expliquer |
Comprendre son corps, sa maladie S’expliquer la
physiopathologie, les répercussions socio-familiales de la maladie
S’expliquer les principes du traitement |
Repérer, analyser, mesurer |
Repérer des signes d’alerte, des symptômes précoces Analyser
une situation à risque, des résultats d’examen Mesurer sa glycémie, sa
pression artérielle, son débit respiratoire de pointe… |
Faire face, décider |
Connaître, appliquer la conduite à tenir face à une crise
(hypoglycémie, hyperglycémie, crise d’asthme…) Décider dans l’urgence… |
Résoudre un problème de thérapeutique quotidienne, de gestion
de sa vie et de sa maladie, résoudre un problème de prévention |
Ajuster le traitement, adapter les doses d’insuline Réaliser un équilibre diététique sur la journée, la semaine
Prévenir les accidents, les crises Aménager un environnement, un mode de vie
favorables à sa santé (activité physique, gestion du stress…) |
Pratiquer, faire |
Pratiquer les techniques (injection d’insuline, autocontrôle
glycémique, « spray », chambre d’inhalation, débitmètre de pointe) Pratiquer les gestes
(autoexamen des œdèmes, prise de pouls…) Pratiquer des gestes d’urgence |
Adapter, réajuster |
Adapter sa thérapeutique à un autre contexte de vie (voyage,
sport, grossesse…) Réajuster un traitement, ou une diététique Intégrer les
nouvelles technologies médicales dans la gestion de sa maladie et de son
traitement |
Utiliser les ressources du système de soins, faire valoir ses
droits |
Savoir où et quand consulter, qui appeler Rechercher
l’information utile Faire valoir des droits (travail, école, assurances…)
Participer à la vie des associations de patients… |
c) Schéma général de la transaction
thérapeutique
V.
Méthode opérationnelle d’évaluation la qualité
de la relation et des résultats thérapeutiques observés : le logiciel «
MédiQual »
A. Présentation
générale du logiciel « MédiQual »
Le projet « MediQual »
constitue un dispositif méthodologique et informatique composé de deux fiches
de saisie et des éléments nécessaires au traitement des données.
Le programme
fonctionne en ligne et se décline en deux versions :
ü
MédiQual MV conçu
pour l’assistance au médecin de ville qui vise à l’accompagner dans
l'ajustement en temps réel de sa pratique médicale. MediQual
MV permet :
o
L’évaluation par
le palient de la qualité de sa relation avec le praticien, (REP, Relation Évaluée par le Palient)
o
L’évaluation par le palient de l'incidence du traitement et du
suivi médical sur sa qualité de vie et son bien-être, (ROP, Résultats Observés par le Palient)
ü MédiQual ES conçu pour les établissements de santé et visant à
évaluer « l’expérience patient ».
B.
MédiQual MV : Application de MédiQual à la médecine
de ville
Le
logiciel MédiQual MV permet au médecin de mesurer l’évolution de la qualité de
la relation et son incidence sur les résultats observés par son patient. Ces
mesures (critères REP et ROP), notamment dans le cadre du suivi d’affections de
longue durée sont des indicateurs supplémentaires pour estimer la pertinence
des soins. Ils peuvent, avec l’accord du patient, être partagés avec les autres
membres de l’équipe thérapeutique.
1.
REP (Relation Évaluée par le Palient)
Les critères retenus pour évaluer la qualité
de la relation entre le médecin et le palient sont le plus synthétiques
possibles afin de facilité le renseignement du questionnaire sur un sujet des
plus subjectifs. Ces critères sont sélectionnés parmi ceux retenus par les
auteurs de l’étude publiée le 11 aout 2017 dans l’article du « Journal of
Market Access & Health Policy », intitulé « Développement d'un
instrument évaluant l'impact de la relation chirurgien-palient chez les
palients en congé de maladie » et co-signé par le professeur Katz de
faculté de médecine Paris-Descartes.
Instrument d’évaluation de la relation palient/médecin.
2.
ROP (Résultats Observés par le Palient) :
a)
Les critères de l’évaluation ROP
Cette méthode
s'inspire largement des principes de pertinence des soins et du concept de «
résultats observés par le palient ».
Toutefois,
l'objet de MediQual n'est pas de comparer l'efficacité relative des différentes
pratiques où d'harmoniser des stratégies thérapeutiques mais de donner à chaque
praticien un levier de décision s'inscrivant strictement dans le dialogue
singulier qu'il entretient avec son palient. MediQual permet au médecin
d'évaluer la bonne adéquation de sa pratique médicale, de ses propositions
thérapeutiques, et son accompagnement médico-psychologique avec les objectifs
et desiderata propre à son palient. Ainsi, il pourra simultanément accroître la
qualité des soins dispensés, individualiser au mieux les traitements et
diminuer les coûts de prise en charge, notamment en répondant plus
spécifiquement aux besoins individuels de ses palients. Pour cela, les critères
retenus dans le projet MediQual ont pour origine deux sources différentes :
Ø La première recouvre certains critères définis par des
experts internationaux et strictement liés à la qualité de vie du palient (QOL).
Ø La seconde a pour source les appréciations et requêtes
les plus souvent formulées par les palients auprès de leurs praticiens et
concernant leur bien-être dans chacune des catégories de critères retenus.
Ces
catégories sont au nombre de 3 :
Ø La vie quotidienne,
Ø La mobilité,
Ø Le bien-être et l'état psychique.
Chacune de
ces catégories est évaluée selon 6 critères. Sur le plan méthodologie, c'est la
subjectivité du palient qui est prise en compte selon une échelle virtuelle
graduée de 1 à 10 et semblable à celle utilisée de manière standard pour l'évaluation
de la douleur. Cette appréciation est effectuée à chaque visite et permet en
particulier de comparer graphiquement les progrès en termes de bien-être
réalisés par le palient entre la première et la dernière visite.
Ces données
donnent lieu à une représentation numérique et graphique permettant tout autant
une analyse algébrique des données qu’une appréciation visuelle globale des
évolutions obtenues.
Ces données
peuvent également être agrégées pour dégager des constantes et des règles
enrichissant globalement le périmètre d’expertise du domaine. Elle se présente
alors sous la forme graphique de diagrammes-radar représentants des aires de
conquête ou de reflux du bien-être du palient dans chacune des trois catégories
considérées.
Le palient,
et l’ensemble des acteurs concourant à sa prise en charge peuvent être destinataires
des résultats graphiques pour partager en temps réel l’évolution de l’état de
bien-être de celui-ci et ainsi améliorer la coordination des soins.
Une première
version du logiciel est en ligne afin de servir de démonstrateur. Des séries de
benchmark vont être réalisées auprès d’une large population de praticiens afin
de valider les items retenus et la méthode choisie. Ces tests sont effectués
dans le cadre d’action de formation de type e-learning en direction de médecins
souhaitant être sensibilisés à une approche thérapeutique fondée sur les
résultats observés par les palients.
b)
Les critères ROP
3.
Présentation Graphique
4.
Procédure d’utilisation de MédiQual MV
C. MédiQual
ES : Application de MédiQual aux établissements de santé
Les spécificités de la médecine hospitalière
par rapport à la médecine de ville sont nombreuses :
ü La
durée du séjour est souvent très courte
ü Le
nombre de visites médicales est réduit et limite donc les interactions entre le
médecin et son Palient
ü La
relation interpersonnelle est moins prégnante
ü Les
attentes du Palient sont plus techniques dans la spécialité concernée, Etc.
Dans le cadre de l’évaluation de
l’expérience patient pour un séjour en établissement de santé, seul les
critères REP (Relation Évaluée par le Patient) sont congrus car les ROP
(Résultats Observés par le Patient) n’ont de pertinence que dans le cadre d’un
suivi thérapeutique.
1.
Nécessité de formulaires validés
L’évaluation de la relation médecin-patient,
s’inscrit dans le vaste cadre conceptuel et réglementaire de
« l’expérience patient », qui constitue un outil cardinal
d’appréciation de la qualité des soins. Il est donc indispensable que les
questionnaires opérés pour réaliser ces mesures soient scientifiquement validés
et reconnu par les autorités de santé.
Pour permettre une évaluation fiable de la
qualité de la relation du palient avec le praticien, (REP, Relation Évaluée par
le Patient), « MediQual ES » utilise un formulaire validé, publié et
internationalement reconnu. Il s’agit du questionnaire F-PMH/PSQ-MD[13]
(Princess Margaret Hospital Satisfaction With Doctor Questionnaire), auto-questionnaire,
qui a bénéficié d'un processus de développement et de validation rigoureux,
conforme aux recommandations édictées par le groupe Quality of Life de l'EORTC.
2.
Le F-PMH/PSQ-MD (Princess Margaret Hospital
Satisfaction With Doctor Questionnaire)
Le PMH/PSQ-MD est un questionnaire,
développé par une équipe canadienne, comportant 29 questions, décrivant quatre
domaines de satisfaction explorant
A. Échange
d'information (items 1, 10, 11, 13-15, 19-22),
B. Communication
(items 2, 4, 12, 16-18, 23, 25),
C. Empathie
(items 3, 9, 24, 26-28)
D. Qualité
du temps passé (items 5-8, 29).
Pour chaque question le patient doit
exprimer son degré d'accord sur une échelle de réponse à quatre modalités :
entièrement, plutôt, plutôt pas, pas du tout d'accord. Un score est calculé
pour chaque dimension comme l'addition des réponses faites aux items
constitutifs du domaine. Dans la version française, afin de pouvoir comparer
les scores, ceux-ci ont été linéarisés, variant de 0 à 100 (meilleur niveau de
satisfaction possible).
|
|
Au cours de la semaine passée : |
Entièrement d’accord 0 |
Plutôt d’accord 1 |
Plutôt pas d’accord 2 |
Pas du tout d’accord 3 |
A |
1 |
Je vais
suivre les conseils de mon médecin ce, je pense qu'il/qu’elle a absolument raison |
|
|
|
|
B |
2 |
Le docteur,
n'a pas pris mes problèmes très au sérieux |
|
|
|
|
C |
3 |
Le médecin
a considéré mes besoins Individuels lors de ma prise en charge |
|
|
|
|
B |
4 |
Le médecin
ne m'a pas donné toutes les informations que je pensais obtenir |
|
|
|
|
D |
5 |
Le médecin
a directement abordé mes problèmes médicaux sans prendre de mes nouvelles |
|
|
|
|
D |
6 |
Le médecin
a utilisé des mots que je n'ai pas compris(e) |
|
|
|
|
D |
7 |
Il n'y a
pas eu assez de temps pour dire au médecin tout ce que je voulais |
|
|
|
|
D |
8 |
J'ai le
sentiment que le médecin n'a pas passé assez de temps avec moi |
|
|
|
|
C |
9 |
Il m'a
semblé que le médecin n'était pas réellement intéressé par mon bien-être
psychique |
|
|
|
|
A |
10 |
Je me suis
vraiment senti(e) compris(e) par mon médecin |
|
|
|
|
A |
11 |
Après ma
dernière consultation avec mon médecin je me sens moins inquiet(e) |
|
|
|
|
B |
12 |
Le médecin
n’était pas sympathique avec moi |
|
|
|
|
A |
13 |
Je
comprends mieux ma maladie après avoir vu ce médecin |
|
|
|
|
A |
14 |
Ce médecin
s'est intéressé à moi en tant que personne et pas juste à ma maladie |
|
|
|
|
A |
15 |
J'ai
l'impression de bien comprendre le projet de mon médecin pour me soigner |
|
|
|
|
B |
16 |
Je ne
recommanderais pas ce médecin un ami |
|
|
|
|
B |
17 |
Le médecin
semblait éviter mes questions |
|
|
|
|
B |
18 |
Le médecin
aurait dû m'en dire plus sur la manière de soigner mon état |
|
|
|
|
A |
19 |
Après avoir
discuté avec mon médecin, j’ai une bonne idée des changements auxquels je
peux m'attendre concernant ma santé dans les semaines et les mois à venir |
|
|
|
|
A |
20 |
Le médecin
m'a dit de le rappeler si j'avais n'importe quelle question ou n'importe quel
problème |
|
|
|
|
A |
21 |
J'ai
l'impression que le médecin a été honnête avec moi |
|
|
|
|
A |
22 |
Le médecin
m'a expliqué pourquoi le traitement était indiqué dans mon cas |
|
|
|
|
B |
23 |
Il m'a
semblé que le médecin n'était pas réellement intéressé par mon bien-être
physique |
|
|
|
|
C |
24 |
Le médecin
aurait dû me montrer plus d'intérêt |
|
|
|
|
B |
25 |
Je n'ai pas
eu l'occasion de dire tout ce que je voulais ou de poser toutes mes questions |
|
|
|
|
C |
26 |
Il y a eu
quelques aspects de ma consultation avec le médecin qui auraient pu être
mieux |
|
|
|
|
C |
27 |
Le médecin
semblait pressé ce jour-là |
|
|
|
|
C |
28 |
Il y a eu
quelques aspects de ma consultation avec le médecin dont je ne suis pas
vraiment satisfait(e) |
|
|
|
|
D |
29 |
J'ai le
sentiment que le médecin s'est fait une idée de mon état sans trop
d'informations |
|
|
|
|
Ø 1-3-10-11-13-14-15-19-20-21-22 = échelle inversée
Ø Score récapitulatif PMH/PSQ-MD = somme scoring X/87
A.
Échange d'information 10 items (1,
10, 11, 13-15, 19-22) – scoring = X/30
B.
Communication 10 items (2, 4, 12,
16-18, 23, 25) – scoring = X/30
C.
Empathie 6 items (3, 9, 24, 26-28)
– scoring = X/18
D.
Qualité du temps passé 3 items
(5-8, 29) – scoring = X/9
3.
Possibilité de créer des formulaires spécifiques
En sus du formulaire validé F-PMH/PSQ-MD, MédiQual
ES permet de créer les questionnaires dont l’établissement peut avoir besoin
pour concevoir des indicateurs spécifiques.
Ces questionnaires faciliteront l’appréciation
du niveau de satisfaction des patients dans l’ensemble des domaines liés à son
séjour selon les critères que l’établissement jugera pertinents. Ces
questionnaires compléteront le cas échéant le questionnaire e-satis.
MédiQual contribue ainsi à mieux répondre
aux exigences des autorités publiques de santé dans la prise en compte de
l’expérience patient, notamment dans le cadre de la certification V2020.
VI.
Sujets d’études et de recherche : Les mines
à explorer et les outils à créer
Il s’agit de larges champs d’investigation
de la connaissance qui sont à parcourir et découvrir, bien au-delà des outils
opérationnels décrits précédemment. Comme pour tout nouveau paradigme, des corrélations
avec les connaissances acquises sont à tisser pour que de nouveaux leviers
thérapeutiques puissent être trouvés.
A.
Développer « MédiQual »
1.
L’exploitation des résultats
Ici se trouve un vaste champ d’investigation
pour tirer le meilleur parti des données collectées dans le cadre de
l’exécution de la Transaction Thérapeutique. En effet, la mesure des résultats
observés par les palients tout au long du suivi de leur maladie chronique
constituera rapidement un important volume de données qui sera pertinents
d’exploiter.
Plusieurs domaines sont concernés. Nous
citerons pour mémoire et de manière non exhaustive :
ü La
médecine proprement dites si des corrélations peuvent être établies entre les
résultats observés par le palient et l’évolution de la pathologie dont il
souffre,
ü L’informatique
et l’intelligence artificielle à travers les « deep learning [14]»
pour créer les moteurs d’inférence nécessaires pour traiter cette grande masse
de donner et trouver les corrélations cachées.
2.
Mieux comprendre les liens entre REP et ROP
La relation évaluée par le palient est le
meilleur indicateur de sa qualité. Ainsi est-il envisageable de développer des
modèles psychologiques et statistiques de corrélation entre les résultats
observés par le palient et sa perception de la qualité de la relation qu’il
entretient avec son praticien.
3.
Le parcours de soins et La Transaction
Thérapeutique
Afin de dégager des corrélations pertinentes
entre les données agrégées, issues des résultats observés par les palients, et l’évaluation
de la qualité de la relation thérapeutique, il sera nécessaire de développer des
outils statistiques spécifiques.
B. Explorer
de nouveaux champs d’application
1.
La coordination des soins
La mutualisation des compétences
centrées sur le palient, la dynamique de l’exécution de la Transaction
Thérapeutique dans le temps qui voit évoluer le niveau d’expertise du palient concernant
son propre cas pathologique et la multiplication des champs d’expertise
(médicaux, paramédicaux, auxiliaires de vie, etc.) sont autant de contraintes à
intégrer dans les outils opérationnels de fluidification des processus de
coordination et de suivi qui seront à créer.
Les outils les plus efficaces pour un pilotage de la coordination
des soins au travers des résultats observés par le palient sont encore à
inventer.
2.
Le développement des expertises
Dans cette nouvelle relation
thérapeutique, le médecin et le palient sont partenaires. Pour cela, chacun
doit croître dans des compétences nouvelles. Le médecin doit devenir pédagogue
(coach ?) pour que le palient devienne acteur de sa prise en charge et
expert de son propre cas pathologique. Le palient, quant à lui, doit acquérir
la rigueur nécessaire pour réaliser une évaluation et une restitution
pertinente des résultats qu’il observe afin de fertiliser de manière optimale l’expertise
de son praticien.
L’optimisation de cette nouvelle
relation nécessitera, à terme, une meilleure formalisation des méthodes de
développement mutuel des compétences.
VII.
Développement de la Transaction Thérapeutique
A.
La propagation du concept
La propagation du concept de « Transaction Thérapeutique
» auprès de l’ensemble des professionnels de santé suivra plusieurs vecteurs.
Ø Médical-S
(organisme de formation agréé DPC et Data Dock) :
ü
Au travers de formations continues dans le cadre
du DPC sous forme d’actions en e-learning ou d’actions présentielles.
§
Cette formation répond aux orientations HAS
(arrêté du 8 décembre 2015 fixant la liste des orientations nationales du
développement professionnel continu des professionnels de santé pour les années
2016 à 2018).
§
Elle s’inscrit dans le chapitre III : Innover
pour garantir notre système de santé. Innover en matière de formation des
professionnels. Orientation N°23 de l’annexe I: formation à la mise en
place et à l’utilisation de bases de données médicales (registres, recueils en
continu, intégration de data set dans la pratique)
§
Orientation N° 31, 32, 33 de l’annexe I
ü
Via des conférences ou des congrès
Ø Le
Groupe ELSAN
ü
Par des formations ou des conférences au sein de
ses établissements, notamment dans le cadre de la préparation à la
certification V2020.
Ø Facultés
de médecine (lorsque les conditions
formelles seront réunies)
Comme nous l’avons souligné en préambule, à la
relation médicale, très longtemps fondée sur la « communication centrée sur le
médecin », s’est substituée une « communication centrée sur le patient » que
promeut et formalise la Transaction Thérapeutique. Cette révolution modifie en
profondeur tous les aspects (sociaux, juridiques et même techniques) de
l’exercice de la médecine. Cependant, cette compétence relationnelle reste
absente ou sous-évaluée dans le cursus universitaire du médecin en formation
alors qu’elle sera au cœur de sa pratique tout au long de sa carrière et quelle
que soit sa spécialité. La Traznsaction Thérapeutique pourra être étudiée dans
le cadre :
§
De la PACES (UE7 : SANTÉ, SOCIÉTÉ, HUMANITÉ)
§
Du D.U. de Psychologie médicale
§
Etc…
B.
Les partenaires envisagés pour le déploiement
Ø
Médical-S (centre de formation agréé DPC)
Ø
Groupe ELSAN – Cellule certification V2020
Ø
Université de médecine Paris Descartes
Ø
Unité de recherche Inserm et services
hospitaliers
Ø
Laboratoires médicaux privés (Medtronic, …)
Ø
Cabinets médicaux expérimentateurs
C.
Les partenaires financiers envisagés
Ø
Groupe ELSAN
Ø
Laboratoires médicaux privés (Medtronic , …)
Ø Centre
de formation (Médical-S)
Ø
Collectivités territoriales (subventions)
VIII.
Conclusion
La « Transaction Thérapeutique »
est une méthode globale et opérationnelle qui a pour ambition, en s'appuyant
sur les traditions humanistes qui sont à la source de toute médecine, de
valoriser la place centrale du palient dans le processus de soin afin :
ü
D’optimiser la relation thérapeutique entre le
médecin et son « palient »
ü
D’évaluer la qualité de cette relation et les
résultats thérapeutiques observés par le palient.
La
Transaction Thérapeutique pérennise et modernise notre système de santé en ce
qu’elle constitue un levier de
l’innovation, qu’elle promeut la valeur en santé, quelle garantit une meilleure
pertinence des soins et qu’elle est porteuse d’une éthique médicale exigeante.
Enfin, elle offre un cadre et une
méthode pour mutualiser les compétences acquises par chacun et générer une
synergie des expertises au service du palient.
Quelques champs d’application
IX.
Synoptiques de synthèse
A.
La « Transaction Thérapeutique »
B.
Les partenaires
X.
Références Générales
Ø
Eric Berne (Analyse Transactionnelle)
ü
Analyse
transactionnelle et psychothérapie
de Eric Berne (Avec la contribution de), Sylvie Laroche (Traduction)
ü
Le grand
livre de l'analyse transactionnelle : Découvrir les concepts de base.
Comprendre la construction de la personnalité. Appliquer l'AT au quotidien.
de Laurie Hawkes (Auteur), France Brécard
(Auteur)
Ø
Socrate (Maïeutique)
ü
C'est où
qu'on signe ? : L'art délicat de
la maïeutique dans le traitement des objections
de M. Guillermo Di Bisotto (Auteur),
M. Victor Ferry (Préface)
ü
La puissance
des philosophes antiques
de Brigitte Boudon
Ø
Arthur Schopenhauer (Vers une dialectique
éristique bienveillante)
ü
L'Art d'avoir
toujours raison
de Arthur Schopenhauer (Auteur), Aurélia Grandin
(Illustrations), Didier Raymond (Postface),
ü
Avoir raison
avec Schopenhauer
de Guillaume Prigent
Ø Douglas Hofstadter
(Gödel-Escher-Bach)
ü
Gödel,
Escher, Bach - Les brins d'une guirlande éternelle
de Douglas Hofstadter
Ø
L’éducation Thérapeutique (ETP)
ü
L'éducation
thérapeutique du patient : La maladie comme occasion d'apprentissage
de Catherine Tourette-Turgis (Auteur)
ü
Guide
d'éducation thérapeutique du patient : L'école de Genève
de Alain Golay (Auteur), André Giordan
(Auteur)
XI.
Références Bibliographiques
« C’est autour du patient
que doit se construire la réponse des soignants, en proximité et coordonnée…
». Introduction du discours de présentation du Plan santé par le Président de
la République le mardi 18 septembre 2018.
A.
Articles de référence
Ø
L'influence de la relation patient-clinicien sur
les résultats des soins de santé : examen systématique et méta-analyse d'essais
contrôlés randomisés
John M. Kelley, Gordon Kraft-Todd, Lidia Schapira, Joe Kossowsky, Helen Riess
Publié: avril 9, 2014https://doi.org/10.1371/journal.pone.0094207
Ø
La relation médecin-patient. Un conflit de
valeurs - The physician-patient relationship. S. Fainzang - Directeur de
recherche à l’Inserm (Cermes, Villejuif)
Revue des Maladies Respiratoires - Vol 22, N° 2-C3 - avril 2005 - pp. 37-39
Doi : RMR-04-2005-22-2-C3-0761-8425-101019-200504084
Ø Thierry Dubert, Cedric Girault,
Alexandre Kilink, Marc Rozenblat, Yves Lebellec, Anne-Lise Vataire, Myriam
Vilasco & Gregory Katz (2017) Development of an instrument evaluating the
impact of surgeon-patient relationship in patients on sick leave, Journal of
Market Access & Health Policy, 5:1, 1345586, DOI:
10.1080/20016689.2017.1345586
Ø [Fuertes JN, Mislowack A, Bennett J,
et al. The physician patient working alliance. Patient EducCouns.2007;66:29-36
Ø Griffith S. A review of the factors
associated with patient compliance and the taking of prescribed medicines. Br J
Gen Pract. 1990;40:114-116.
Ø Siminoff
LA, Ravdin P, Colabianchi N, et al. Doctor patient communication patterns in breast cancer adju vant
therapy discussions. Health Expect. 2000;3:26-36.
Ø Kosny
A, Franche RL, Pole J, et al. Early
healthcare provider communication with patients and their workplace following a
lost-time claim for an occupational musculoskeletal injury. J Occup Rehabil.
2006;16:27–39.
Ø Kilgour
E, Kosny A, McKenzie D, et al. Healing
or harming? Healthcare provider interactions with injured workers and insurers
in workers’ compensation systems. J Occup Rehabil. 2015;25:220–239.
Ø Greenfield JA. The surgeon-patient
relationship: an interview with Sheldon M. Feldman, MD. Healthc Commun Rev.
2004;4: Available from: http://healthcp.org/hcr/ v4n1-interview.pdf.
Ø Barr PJ, Elwyn G. Measurement
challenges in shared decision making: putting the ‘patient’ in patientreported
measures. Health Expect. 2016; 19(5): 993–1001. Wilburn J, McKenna SP,
Perry-Hinsley D, et al. The impact of Dupuytren disease on patient activity and
quality of life. J Hand Surg Am. 2013;38:1209–1214.
B.
Références en libre accès
1.
Évolutions
de la relation médecin-patient à l’heure de la transition épidémiologique :
comment s’y former ? Revue de la littérature
DUMAS
- Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance
2018 Exclure de QDN – France - thèse
ou mémoire
La relation médecin-patient
reposant jadis sur le modèle paternaliste semble changer pour un modèle
délibératif plus en adéquation avec le nouveau paradigme de la démocratie
sanitaire. Ce travail en analysant ce changement sous le prisme de la
transition épidémiologique en France soulève la problématique de l’adaptation
de la formation médicale. En effet, eu égard à notre formation reçue, nous
soumettons l’hypothèse de la non prise en compte par le corps médical de ce
bouleversement sociétal. Afin d’y répondre cette thèse s’accorde à identifier
des nouveaux modèles de ladite formation où le savoir expérientiel du patient
est pleinement intégré au même titre que le savoir médical au sein de la
faculté de médecine
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01721998
2.
Peut-on
prévenir le conflit en médecine générale ? Étude qualitative sur le ressenti
des patients en situation de désaccord
DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance2017 France
Introduction : Comme dans toute
relation humaine, la relation médecin-patient peut souffrir de désaccords.
L'objectif de l'étude est de comprendre les facteurs impliqués dans la genèse
de ces conflits à partir d'expériences subjectives vécues par des patients
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01475219
3. Importance de
la communication verbale et non verbale pendant la consultation
Minerva
- Revue d'Evidence-Based Medicine
2016 minerva-ebm.be - Belgique
Question clinique : Quelles sont
les composantes de la communication verbale et non verbale du médecin
généraliste déterminant la satisfaction du patient et son sentiment d’être au
centre des soins ?
http://www.minerva-ebm.be/FR/Article/2020
XII.
Références liées à la certification V2020
1.
https://webzine.has-sante.fr/portail/jcms/c_2859685/fr/la-certification-v2020-ou-en-est-on
« Axes d’orientation pour la certification V2020 : »
1. «
Médicaliser et mieux prendre en compte les résultats de la prise en charge. Se
recentrer sur les pratiques professionnelles des équipes de soins permettra de
développer le principe d’indicateurs mesurés par les clients et de se recentrer
sur les expériences vécues par les usagers. »
2. «
Simplifier l’ensemble du dispositif de certification. Les méthodes d’évaluation
seront également simplifiées, grâce notamment à la méthode des « traceurs » :
patients-traceurs, traceurs intégrés au circuit du médicament, à la gestion des
évènements indésirables... La méthode du patient-traceur, par exemple, permet
d’analyser le parcours d’un patient en prenant en compte ses perceptions et celles
de ses proches et de les compléter avec l’analyse de la prise en charge par les
professionnels. »
« Médicaliser et mieux prendre en compte le résultat de
la prise en charge :
– Un recentrage sur :
ü Les
pratiques professionnelles des équipes de soins
ü L’expérience des patients »
3.
https://pasqual.sante-paca.fr/publications/publications-et-etudes/
Enquête régionale : l’expérience patient - 11 décembre 2018
En novembre 2018, une enquête régionale
« L’Expérience Patient » a été envoyée à tous les établissements
sanitaires et médico-sociaux de la région SUD-PACA.
A l’issue de l’enquête régionale Expérience Patient, un
groupe de travail régional, composé de professionnels nous ayant rapporté une
expérience sur la thématique « Expérience patient » va être créé (préparation à la certification V2020).
[2] Copernic a substitué le
modèle héliocentrique qui place le soleil au centre de l’univers, au modèle
géocentrique de Ptolémée qui y plaçait la Terre.
[3] [Fuertes JN, Mislowack A, Bennett J, et al.
The physician patient working alliance. Patient EducCouns.2007;66:29-36. .
[4] Griffith S. A review of the factors associated
with patient compliance and the taking of prescribed medicines. Br J Gen
Pract. 1990;40:114-116.
[5] Siminoff LA, Ravdin P,
Colabianchi N, et al. Doctor
patient communication patterns in breast cancer adju vant therapy discussions.
Health Expect. 2000;3:26-36.
[6] Thierry Dubert, Cedric Girault, Alexandre
Kilink, Marc Rozenblat, Yves Lebellec, Anne-Lise Vataire, Myriam Vilasco &
Gregory Katz (2017) Development of an instrument evaluating the impact of
surgeon-patient relationship in patients on sick leave, Journal of Market
Access & Health Policy, 5:1, 1345586, DOI: 10.1080/20016689.2017.1345586
[8]
https://webzine.has-sante.fr/portail/jcms/c_2859685/fr/la-certification-v2020-ou-en-est-on
[9]
Extrait de l’encyclopédie Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_transactionnelle
[10] Socrate dans le Théétète
[11] http://etmoicoach.fr/paroles-et-techniques-du-coach-ou-lart-de-la-maieutique-par-le-feed-back/
[12] ↑ « Rapport Bertrand -
Charbonnel -Saout » [archive] [PDF], sur sante.gouv.fr, septembre 2008
[13] Revue des Maladies
Respiratoires Vol 23, N° HS 1 - janvier 2006 p. 22 Doi :
RMR-01-2006-23-HS1-0761-8425-101019-200517208
Validation de la version française du Princess
Margaret Hospital Patient Satisfaction with Doctor Questionnaire (PMH/PSQ-MD),
le F-PMH/PSQ MD
F. Barlési [1 et 2], L. Chabert-Greillier [1], A.
Loundou [2], L. Greillier [1], P. Astoul [1], P. Auquier [2]
[1] Oncologie Thoracique, Faculté de Médecine
Université de la Méditerranée, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille [2]
Évaluation de la Santé Percue (EA3279), Marseille, France.
[14] Le Deep Learning (en
Français, « apprentissage profond ») est une forme d'intelligence
artificielle, dérivée du Machine Learning (apprentissage automatique).
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