La pandémie pèse lourd sur la santé mentale des Québécois. La prescription d’antidépresseurs a augmenté deux fois plus vite en 2020 que pendant les 15 dernières années en moyenne dans la province.

      
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Antoine TrussartANTOINE TRUSSART
LA PRESSE

Selon les données fournies par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), 402 835 personnes qui adhèrent au régime public d’assurance médicaments se sont fait prescrire des antidépresseurs en octobre 2020.

Depuis le début de la pandémie, le nombre de personnes recevant ces médicaments a augmenté de 7 % par rapport à 2019. Les derniers mois de 2020 ont été particulièrement difficiles, avec des hausses de plus de 8 % pour les mois de septembre, octobre et novembre, le dernier mois complet pour lequel on dispose de données. La hausse annuelle est de 4 % en moyenne depuis 15 ans.

L’année 2020 a été particulièrement difficile pour les 65 ans et plus qui sont près de 10 % plus nombreux à avoir reçu ces médicaments depuis le début de la pandémie par rapport à 2019.

« Ce que j’ai observé, c’est une augmentation drastique du nombre de consultations pour des problèmes de santé mentale, indique Sarah Lemelin, médecin de famille dans une clinique de l’est de Montréal. Mes collègues et moi, on finit nos journées brûlés parce qu’on voit beaucoup plus de patients en détresse que d’habitude. »

Le confinement, les pertes d’emplois, la perte des liens sociaux et l’incertitude face à l’avenir sont tous des facteurs qui ont joué sur la santé mentale des Québécois en 2020 et qui devraient continuer de le faire en 2021, alors que le gouvernement Legault vient d’annoncer l’imposition d’un couvre-feu sans précédent.